La MCUR à Plateau Caillou, incompatible avec la ZAC III

Publié le par AN LEBON

La MCUR à Plateau Caillou, incompatible avec la ZAC III Renaissance :


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Photo: la ZAC III, en amont du la zone des bâtiments et du parking. 

            Ce projet influe et limite une bonne mise en place de la ZAC III Renaissance, qui est une priorité de 1e ordre pour la commune de Saint-Paul, et va à l’encontre des préconisations du SAR.

            Si le projet de la MCUR est reconnu d’utilité publique et son implantation validée, par décision de Monsieur le Préfet, les contraintes attachées aux divers documents d’urbanisme et à la route des Tamarins en ce lieu seront automatiquement levées, sauf peut-être en bout de procédure en cas de recours de la commune de Saint-Paul.

- Toutes constructions à moins de 100 m de l’axe central de cette voie express seront désormais possibles, les documents du dossier d’enquête ne donnent aucune précision sur ce point. Cela vaut pour la MCUR et ses dépendances prévues, mais aussi pour une extension encore plus large de la zone en construction au nord de la cité « Youlou Panga ». Une extension assez large peut être envisagée dans le cadre d’une politique globale de la commune, et non pas soumise à un coup par coup qui enjambe des préconisations du SAR (celui de 95 et celui qui est en enquête publique en ce moment, et du PLU qui sera bientôt en enquête publique). Le SAR demande une limitation de la tache urbaine (aération dans l’urbanisation, et donc grande disponibilité foncière), et met en garde à considérer le manque d’eau prévisible dans l’Ouest contre une trop grande ponction sur l’eau du basculement.

- Une décision d’utilité publique en ce lieu entraînera une mauvaise utilisation du potentiel foncier disponible dans toute la zone de Plateau Caillou, compte tenu de la ZAC III Renaissance (logements : 30 ha ; activités et équipements publics : 30 ha, soit au total 60 ha environ), et des toutes nouvelles implantations sur les espaces disponibles de la commune selon les critères ci-dessus.

            En effet, les conséquences des études d’impact du dossier ne sont pas prises en compte. Il y est écrit :

- « Le cadre socio-économique dans lequel s’inscrit le projet doit donc être abordé à une échelle large, celle de la commune avec une attention particulière aux caractéristiques et aux dynamiques des 2 quartiers les plus proches : Le Saint-Paul historique et Plateau Caillou », selon le dossier.

- « Le SAR prévoit des possibilités d’extension urbaines (traduit dans le POS/PLU de Saint-Paul) par un classement en zone NA pouvant atteindre 80 ha. Ce seuil doit être respecté globalement par l’ensemble des opérations d’aménagement dont la réalisation est envisagée sur le secteur, c’est-à-dire en l’occurrence, la ZAC III Renaissance et le projet d’aménagement de la MCUR ».

Il y a donc une exploitation du potentiel foncier qui est plus que limite si les deux projets se font, la commune ne pourra plus exploiter ses terrains disponibles en raison des échanges fonciers entre la SEDRE (commune de Saint-Paul) et la Région pour l'implantation du parking de la MCUR en amont de la route des Tamarins sans heurter le plafond des 80 ha du SAR dans la zone.
           
Le positionnement du parking de la MCUR vient modifier l’environnement d’une implantation harmonieuse de la ZAC III, surtout dans la gestion des flux circulatoires – le giratoire nord qui est prévu en bout de parking de la MCUR ne pourra pas tout porter, et de plus il est excentré par rapport à une sortie possible et fonctionnelle de la ZAC III sur la bretelle de la route des Tamarins. Sans compter que le reste des fonciers non utilisés de la commune serait alors pratiquement inutilisable pour des habitations (trop de nuisances), si ce n’est peut-être en équipements publics (et encore !). À la Réunion, aucune collectivité ne peut se permettre de « gaspiller » du foncier.

            Ces quelques considérations montrent que contrairement à ce qu’affirme le dossier, l’implantation de la MCUR n’est pas compatible avec la ZAC III Renaissance – aucune information n’est donnée au public dans le dossier en consultation sur ce projet de la ZAC III. Sans en dire plus, le Bilan socio-économique de la zone est loin d’être suffisant dans sa présentation, surtout quand il est écrit dans le dossier d’enquête que les deux opérations se feront en concomitance. Et ce ne sont pas quelques petits aménagements de la zone tampon qui aplaniront tous ces problèmes.

            La ZAC III ou la MCUR, c’est l’alternative à prendre en compte. Et le premier projet compte tenu du contexte saint-paulois est largement prioritaire par rapport au 2e.

            Les libertés en aménagement qui découleront d’une décision d’utilité publique pour ce projet de MCUR feront que dans cette zone le futur PLU de Saint-Paul, en enquête publique en 2 010 et le SAR actuellement en enquête ne seront plus que des régularisations de ce qui aura été décidé en amont. C’est contourner la responsabilité des élus locaux.

            Monsieur le Préfet de la Réunion, représentant de l’État républicain garant de la bonne utilisation des deniers publics, se doit de donner la priorité à la ZAC III Renaissance en refusant le caractère d’utilité publique au projet de la MCUR.

 

Publié dans Politique régionale

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