Régionales 2 010: L'écologie

Publié le par AN LEBON

 

L’écologie, une réussite dans les discours

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Photo : Freiner l’urbanisation sur le littoral de la côte ouest ?

 

            Les mises à jour ont été faites dans tous les camps en ce qui concerne la protection de l’environnement ; plus sérieusement, tous les candidats se sont bien approprié le concept de développement durable, pour citer Johny Arnachellum, de « Pour l’égalité totale », mais à la question du « Quotidien de la Réunion : « Quel est le projet estampillé « développement durable » que vous concrétiserez dès votre élection ? », il y en a encore qui restent drapés dans de belles généralités ou lient, avec raison, la protection de l’environnement aux grands dossiers d’aménagement mais sans trop rentrer dans une grande argumentation pour faire avancer ce qui a déjà été entamé par l’État ou la Région (Jean-Paul Virapoullé, de « La Réunion nout’fierté » par exemple), ou encore ne justifient pas l’intérêt des propositions concrètes qu’ils lancent laissant ainsi les électeurs sur leur faim (Jean-Paul Virapoullé qui reprend une proposition connue, le télétravail dont on ne sait pas trop si suffisamment de volontaires s’y sont engagés assez longtemps pour que l’on puisse tirer de bonnes conclusions.

            Nadia Ramassamy, de « Avenir meilleur pour la population » propose un petit assemblage, un raccourci qui pose pas mal d’interrogations quant aux extrapolations qui sont faites : « Notre projet phare est la valorisation des déchets industriels en les transformant en matériaux composites permettant la fabrication de logements à bon marché et en carburants pour les industriels ». Sans rien analyser quant aux bilans de ce qui a été fait jusqu’ici dans ces secteurs ; si tout paraissait aussi simple qu’elle l’annonce, tant dans les aspects technologiques que sur les faisabilités financières ou les réalités des retombés espérées, il y aurait eu déjà de gros progrès perceptibles, ce qui est encore loin d’être le cas aujourd’hui.

            Jean-Yves Payet, de « Lutte ouvrière », pour appeler concrètement au développement durable, préfère miser sur la qualité environnementale des services publics, en oubliant peut-être une réalité : tout est de plus en plus décentralisé avec des partenariats entre les intervenants locaux, chaque collectivité locale gardant son pouvoir d’initiative quant au montage des projets, en oubliant aussi qu’il convient d’interpeller sérieusement tous les responsables à quelque niveau qu’il agisse.

            Michel Vergoz, de « Pour une Réunion plus juste », se fait concret et novateur : « nous réaliserons sur deux sites « énergivores témoins » (énergétivores ?), la production d’électricité par l’installation d’une centrale de cogénération au GPL ». Un minimum d’explications s’imposait, pour se donner plus de chance de recueillir le soutien des électeurs : centrale de type cogénération industrielle ou installation de type mini-cogénération ? La rentabilité de ce type de production est peut-être intéressante en Europe du Nord où l’hiver est long, mais dans un pays tropical peut-on valoriser une cogénération (électricité et chaleur) ? Le lancement d’une expérience est toujours possible, à condition d’éclairer les payeurs (les citoyens) sur les chances d’aboutir à quelque chose d’exploitable sur place. On peut très bien intégrer cette idée dans le champ des expérimentations (Energie thermique de la mer et de la houle) que Paul Vergès a lancées – sans doute plus sous la poussée de quelques grosses firmes nationales qui sont elles-mêmes épaulées par Nicolas Sarkozy – en espérant que les payeurs n’auront pas à trinquer une 2e fois si des brevets d’exploitation intéressants arrivaient à voir le jour.

            Vincent Défaud, de « Europe Ecologie Réunion », s’est lancé dans un véritable catalogue, sans doute de peur que les électeurs ne le voient pas comme le champion labellisé de l’écologie. Il reste malgré tout que son affirmation : « Ce sont des dizaines de milliers d’emplois durables, non délocalisables, valorisants qui peuvent être ainsi créés, pour enfin éradiquer le fléau du chômage à la Réunion », pour sincère qu’elle soit, et pour qu’elle rentre véritablement dans la réalité, demandera pas mal de temps en raison des priorités à dégager (l’assainissement par exemple) selon les financements disponibles et les avancées technologiques attendues. Mais il pourra comme Paul Vergès, à propos de son objectif d’autonomie énergétique pour la Réunion en 2 025 (Eric Magamootoo regarde lui vers 2 020), répéter au fil du temps que cet objectif doit être maintenu. Il faut bien une part d’utopie dans les rendez-vous que l’on donne au peuple.

Publié dans Politique régionale

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